Réforme du lycée et histoire-géographie:
comment piller l'éducation du secondaire
Paris, le 22 novembre 2009
L’AFNEG (Association Fédérative Nationale des Etudiants en Géographie) et
la FFAEH (Fédération Française des Associations Etudiantes en Histoire), fédérations de filières membres de la FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes),
s’indignent des annonces faites sur la future réforme du lycée.
En effet, l’Histoire-Géographie deviendrait optionnelle pour la série S de la Terminale. Le premier opus de la réforme du Lycée voulu par le Président de la République donnait une plus grande place aux Sciences Humaines / Humanités. Malheureusement, la nouvelle mouture présentée le 19 novembre 2009 par le Ministre de l’Education Nationale, Luc CHATEL, ne nous satisfait pas.
En effet, contre toute logique de transversalité au sein de la série S, le tronc commun se voit amputé de l'Histoire-Géographie alors que chaque année, près de la moitié des lycéens de terminale choisissent cette série.
En septembre dernier, la Ministre Valérie Pécresse annonçait la mise en place du Conseil pour le Développement des Humanités et Sciences Sociales (CDHSS). Nos fédérations associatives attendaient beaucoup de cette instance de concertation pour l'apport disciplinaire et l'image repercutée dans l'éducation nationale. Cependant, son fonctionnement et ses travaux sont aujourd'hui opaques. Si on y ajoute certains aspects du processus dit de la "masterisation" de la formation des enseignants, il est légitime de se demander si les réformes en cours ne seront pas faites au détriment du secondaire, de l'histoire-géographie et surtout des élèves.
«L'histoire n'est que la géographie dans le temps, comme la géographie n'est que l'histoire dans l'espace.» (Elisée Reclus)
L’absence de nos disciplines constituerait un grave manque à la formation et l'éducation des jeunes à l’âge où l’esprit, les convictions et le jugement se développent. L’Histoire sert à connaître le passé pour mieux comprendre le présent. La Géographie permet quant à elle une lecture critique du monde. L’AFNEG et la FFAEH s’indignent que des matières aussi fondamentales dans la construction des citoyens et de la nation française soient ainsi mises à la trappe !
Par ailleurs, cette réforme ignore totalement le fait que pour la Géographie par exemple, les étudiants viennent pour bonne partie de la série S : cela risque d’accentuer encore la baisse d'effectifs universitaires dans cette filière.
Nous appelons le Ministère de l’Education Nationale à revenir sur cette décision aussi méprisante qu’inconsidérée !
L’AFNEG et la FFAEH se tiennent évidemment à la disposition du ministère pour toute discussion autour de cette réforme.